Le 19/12/2014 , la classe de 3°2 et la classe de 3°4 ont fait une sortie au CNMA (Centre National de Mémoire Arménienne) de Décines. Ce bâtiment a été bâti pour garder le souvenir du génocide des Arméniens de 1915 dans l’Empire ottoman et des Archives. Un génocide est l’assassinat programmé d’un peuple, organisé par un Etat. C’est le seul bâtiment de ce type dans le monde. Le CNMA se situe au coeur du quartier arménien de Décines, où se sont installés au début du XXe siècle des Arméniens survivants du génocide venus travailler dans une usine de soie artificielle dont le patron était arménien. Ces emplois leur ont permis de se reconstruire une vie après ces événements.
La 1ère partie de la visite a été consacrée au récit de l’histoire du grand-père de notre guide et des explications sur le déroulement du génocide.
Le grand-père, qui avait une dizaine d’années à l’époque, fut emmené dans un camp, puis quelqu’un l’avait kidnappé et emmené chez lui. Le lendemain, le “ravisseur” lui demanda de lui garder ses moutons pendant son absence mais en le menaçant de le retrouver et de le tuer s’il s’enfuyait.
Le grand-père du guide réussit à s’enfuir en se laissant dériver et nager le long du fleuve Euphrate car il savait nager, ce qui était très rare pour l’époque. Il survécut en mangeant des baies, ou toutes autres choses qu’il a trouvées pour ne pas mourir de faim. Il a été recueilli ensuite par un organisme humanitaire et a pu migrer en France (arrivée à Marseille).
Après cela, nous avons vu quelques images du génocide qui étaient exposées : elles montraient notamment ce qui se passait dans les camps, l’élimination des déportés par des marches forcées dans le désert syrien (dans le simple but de les affamer) ; il y avait même des photos (assez choquantes) de déportés affamés, d’Arméniens dont la tête était placée sur une pique, etc …
La 2ème partie de la visite a été consacrée à la visite du quartier arménien, du foyer de l’association arménienne de Décines, de l’église arménienne avec des explications sur leurs particularités religieuses, et enfin le monument à la mémoire des victimes du génocide.
Il ne faut pas oublier qu’il est très important de se souvenir de ce qu’il s’est passé. Si l’on se souvient, peut-être qu’un drame pareil ne se reproduira pas. Le génocide des Arméniens a été reconnu officiellement en France, ce qui n’est toujours pas le cas en Turquie actuellement.
Habib Laffi