Saviez-vous que, dans le monde entier, seulement 30% des personnes qui travaillent dans la recherche sont des chercheuses ? Pire : en France, ce chiffre est de seulement 28%. Le Japon et l’Inde ne se positionnent pas mieux avec respectivement 16% et 13%. Du côté des prix Nobel, on compte seulement 12 lauréates en médecine et 4 en physique, contre respectivement 208 et 211 lauréats masculins. Autant de chiffres qui prouvent que la parité n’est toujours pas acquise partout… Et pourtant, elles sont nombreuses, ces femmes d’esprit qui ont influencé leur époque, publié d’importants écrits, fait des découvertes majeures ou mené leur pays vers des avancées considérables.
Cependant, quand on parle de célèbres mathématiciens, notre esprit voit immédiatement le visage de Pythagore. Si l’on songe à un grand homme d’Etat, Churchill ou De Gaulle nous viennent instantanément en tête. Quant aux peintres, ils sont nombreux à se présenter à notre esprit, mais toujours, ce sont des hommes auxquels nous pensons en premier, qu’il s’agisse de Picasso, Dalí ou encore Van Gogh.
Bien que les mœurs de notre société progressent à ce sujet, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour arriver à la totale égalité des sexes. Les stéréotypes assurent que les femmes sont plus patientes et douces, donc elles seraient faites pour la médecine alors que les hommes sont ambitieux et analytiques, donc ils devraient faire des sciences. Le classement par genre survient dès la plus tendre enfance et finit par s’ancrer en nous comme si on attendait des choses différentes d’un homme ou d’une femme : c’est le sexisme intériorisé. Ainsi se crée un cercle vicieux, la majorité des femmes choisit donc de devenir médecin (11 %) ou bien vétérinaire (9, 1 %) tandis que chez les hommes, les vœux de métiers sont majoritairement ingénieur (14, 5 %) ou mathématicien (6 %). Ces constats chiffrés alimentent l’idéologie patriarcale.
C’est certainement pourquoi on retrouve rarement des femmes occupant les plus hauts postes des entreprises ou que 80% des personnes gagnant moins que le SMIC sont des femmes (échelle nationale). De manière plus générale en France, le pays qui brille à l’étranger pour sa devise “Liberté, Egalité, Fraternité”, les femmes sont encore et toujours victimes de moins bons salaires que les hommes : pour un même poste et un nombre d’heures identiques, le salaire d’une femme se trouve en moyenne réduit de 30% par rapport à celui d’un homme.
On peut même aller plus loin en constatant qu’à l’échelle mondiale, la part de femmes au chômage est supérieure à celle des hommes dans la même situation (6,4% pour les femmes, 6,1% pour les hommes).
Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi : on estime que, dans les années 1950, les femmes représentaient entre 30 et 50 % des effectifs dans le domaine de la programmation. Et en 1986, 37 % des personnes étudiant les sciences de l’informatique étaient de sexe féminin.
Pour finir, le but de cet article n’est pas d’inverser la balance, mais davantage de l’équilibrer. Dans ma chronique, je vous parlerai de femmes remarquables dont les contributions ont fait avancer l’humanité. De cette façon, j’espère qu’après avoir lu chacun des articles de cette chronique, il vous vienne autant de grandes femmes que de grands hommes à l’esprit !
Cette chronique paraîtra chaque semaine, alors bonne lecture !
Sources – Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche – Insee – Wikipédia – HCE
Aglaonice de Thessalie (IIème siècle av. J.-C).
Dès l’Antiquité, des femmes se sont démarquées ! Aglaonice en fait partie, car elle était très certainement la première femme astronome.
Aglaonice serait née d’Hégétor de Thessalie ou peut-être d’Hégémon au IIème siècle avant notre ère, en Grèce. Plutarque dit qu’elle était capable de prévoir les éclipses de Lune et qu’elle en connaissait la cause. Il affirme qu’elle abusait des autres femmes, leur faisant croire qu’elle contrôlait elle-même la Lune. Elle se vengeait fort probablement de la société qui la prenait pour une sorcière.
Malheureusement, toutes ces affirmations sont hypothétiques car comme souvent, les récits grecs sont rares et tournés en légende ce qui en fait des sources peu fiables. Qu’elle ait réellement foulé cette terre ou non, Aglaonice de Thessalie appartient à sa manière aux grandes femmes de l’histoire !
Guerin–Pavec Romain,
Avec l’inestimable participation de Madame Kuhman