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Liberté de la femme et contraception
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En France, il est bon de rappeler que les femmes se sont longtemps battues pour accéder à la liberté sexuelle, la contraception et l’avortement, de façon à pouvoir jouir comme elles l’entendent de leur corps.

a) L’avortement

En France, jusque dans les années 1960, l’avortement était interdit et sévèrement réprimé. Considéré comme un crime par la loi de 1920, une femme y ayant recours était passible de prison. Même si sa vie, ou celle de l’enfant, était menacée par la grossesse, elle se devait de le garder.

Les femmes de l’époque avaient recours à toutes sortes de méthodes pour essayer de s’avorter elle-même.

Certaines ingurgitaient des produits toxiques, comme l’apinol, le vinaigre ou le chlorure de potassium, ce qui les rendait malades, sans parvenir à empêcher le développement du fœtus. D’autres s’introduisaient dans l’utérus une aiguille à tricoter, une baleine de parapluie, un épi de blé ou encore une brosse à dent.

Il existait aussi des sondes provoquant volontairement une infection dans l’utérus. L’utilisatrice pouvait alors se présenter à l’hôpital afin d’y subir un curetage (intervention chirurgicale permettant d’évacuer le contenu de l’utérus), ce qui interrompait sa grossesse. Mais les médecins avaient ordre de « résister aux pressions exercées par l’intéressée et son entourage », et donc, s’ils acceptaient de procéder, ils le faisaient sans anesthésie pour punir le femme de se séparer de son enfant.

Il fallut, après de longs combats, attendre la loi Veil en 1971 pour que l’avortement soit légalisé, 1982 pour qu’il soit remboursé par la Sécurité Sociale, et 2001 pour que le délai passe de dix semaines après le début de la grossesse à douze.

Des commandos ayant organisé des actions violentes contre les centres d’IVG, la loi Neiertz, établie en 1993, punira le délit « d’entrave à l’IVG ».

b) La contraception

Considérée elle aussi comme un crime par la loi de 1920, les femmes n’ont d’autres choix que d’accepter leurs grossesses, ou de procéder à des avortements clandestins et douloureux.

Le 28 décembre 1967, après un long combat, et le repoussement de onze propositions de lois successives par l’Assemblée nationale, la loi Neuwirth autorise la contraception en France. La seule condition est de n’en faire aucune publicité, sauf dans les revues médicales. Cependant, avant vingt et un an, acheter la pilule nécessite l’autorisation parentale. Le décret ne sera d’ailleurs réellement appliqué qu’en 1972, en raison de nombreux retards administratifs.

Cela n’empêchera pas les moyens de contraception de se répandre rapidement. En 1987, la publicité sur le préservatif est légalisée. En 1992, le préservatif féminin voit le jour. Enfin, dans l’année 1999, la pilule du lendemain est commercialisée.

Désormais, les femmes peuvent disposer librement de leurs corps.

c) Révolution de la condition de la femme

La légalisation de la contraception et de l’IVG provoque une véritable révolution dans les conditions de vie de la femme.

Les codes de la société sont bouleversés. La femme revendique sont droit à une sexualité libre, sans contraintes, et peut désormais, à l’instar des hommes, avoir des rapports sexuels sans craindre une grossesse. C’est la révolution sexuelle. Grâce aux progrès scientifiques en matière de contraception, les risques de maladies sont réduits. Les enfants ne naissent plus par nécessité, mais sont désirés, et voulus. L’amour libre est prôné. La reconnaissance des sexualités non procréatrices et non conjugales, ainsi que l’émancipation sexuelle des femmes, va de pair avec l’avancée des lois. La femme gagne peu à peu son droit à l’égalité.

d) Enjeux actuels

Aujourd’hui, des débats persistent. Un sondage récent montre, par exemple, que les femmes désirent que la société fasse plus, pour leur éviter d’avoir recours à l’IVG. En effet, son usage est encore fréquent malgré les contraceptions. Le gouvernement a pour objectif actuel de mettre en place des préventions.

La loi Santé du 26 janvier 2016, supprimant le délai de réflexion de sept jours avant de procéder à un avortement, est aussi une question sensible. Certains avancent que le préserver serait « infantilisant » pour les femmes. D’autres que ce temps est nécessaire, car c’est un espace libre qui protège les femmes de la panique et des pressions extérieures, leur permettant de prendre une décision réfléchie. Lors d’une opération esthétique, ou d’un achat important, il serait impensable de ne pas imposer ce délai. Alors pourquoi l’IVG – un choix influençant plusieurs vies – devrait déroger à la règle ?

Il y a également, parmi les nouvelles lois de cette année, une qui fait débat. A partir du premier avril, l’avortement sera entièrement remboursé par la Sécurité Sociale. Cela produit une discrimination par rapport aux femmes poursuivant leur grossesse, puisque les deux premières échographies avant le cinquième mois ne sont remboursées qu’à 70%.

Toujours dans ces nouvelles lois Santé, un autre projet a suscité de vives réactions. Il s’agirait de fixer des quotas d’IVG, à réaliser dans chaque hôpital ou clinique, en pourcentage du nombre d’accouchements réalisés. Ce qui est tout a fait contraire à l’annonce du gouvernement d’organiser des campagnes de préventions, puisqu’il s’agit de privilégier l’avortement.

Concernant la contraception, se pose la question de l’égalité. Est-ce toujours à la femme de se protéger ? Doit-elle être la seule à prendre la pilule, avec tous les effets secondaires gênants que cela peut entraîner ? L’homme doit-il toujours mettre un préservatif, puisque c’est la seule contraception protégeant du SIDA, ou la femme ne peut-elle prendre le relais ?

On a vu actuellement l’émergence du préservatif féminin, mais la pilule pour les hommes n’existe pas. Selon certains, elle pourrait parfaitement être mise au point, sauf qu’il n’y a pas assez de demandes pour que cela se produise. La contraception est toujours considérée comme la prérogative des femmes de nos jours.

Depuis la Seconde Guerre Mondiale, treize nouveaux contraceptifs féminins ont été mis au point, alors que ceux des hommes restent inchangés depuis quatre cent ans.

Les questions demeurent ouvertes.

Mathilde M.

Sources

http://www.infofemmes.com/v2/p/Se-documenter/Historique-du-droit-des-femmes/60

http://www.ldh-france.org/section/paris20/files/2012/05/Avortement-une-histoire.pdf

http://www.avortementancic.net/spip.php?article13

http://www.filsantejeunes.com/histoire-du-preservatif-5141

http://www.thucydide.com/realisations/comprendre/femmes/femmes7.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_la_contraception_et_de_l%27avortement_en_France

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_sexuelle

http://www.alliancevita.org/vita-dossier/la-prevention-de-livg/

http://www.alliancevita.org/2016/03/ivg-la-suppression-du-delai-de-reflexion/

http://www.alliancevita.org/2016/01/ivg-absence-totale-de-prevention/

http://www.alliancevita.org/2015/12/loi-sante-point-detape-apres-le-vote-des-deputes/

http://www.scienceshumaines.com/pourquoi-la-pilule-pour-homme-n-existe-pas_fr_321.html

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